A noter, ce texte sur le web dont le sujet est « l’automobile » et qui va vous satisfaire.
Son titre (Interview. Projet d’enrobé sur la voie verte du Perche : « C’est la solution la moins polluante ») est sans ambiguïté.
Le journaliste (identifié sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable.
Vous pouvez par conséquent vous fier aux informations qu’il communique.
L’article a été publié à une date indiquée 2024-03-06 22:20:00.
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Depuis plusieurs semaines, la nouvelle de la pose d’un potentiel enrobé s’est répandue un peu partout dans le Perche. En annonçant seulement une « consultation des élus et des associations », sans poser tous les enjeux techniques d’un débat, le Conseil départemental de l’Orne s’est offert une belle polémique.
Une pétition réunissant près de 2 000 signatures s’est montée, et plusieurs personnalités locales se sont indignées sur les réseaux sociaux.
L’argument écologique est largement répandu pour s’opposer à ce projet qui concerne le tronçon : Condé-sur-Huisne — La Mesnière, soit plus de trente kilomètres de voie. Mais pourtant l’enrobé est-il vraiment une mauvaise solution ? Pas du tout, à en croire Christelle Cubaud, vice-présidente de l’Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes (AF3V).
Vous avez étudié les différents revêtements des voies vertes. Que ressort-il de cette étude ?
Pour bien comprendre, il faut décrire le stabilisé. C’est du sable compacté. Si l’on parle de stabilisé renforcé, on va le recouvrir d’une couche de ciment, pour figer la surface. Il faut en moyenne refaire des travaux d’entretien tous les 4 ou 5 ans, et refaire en totalité tous les 15 ans. Car quand il pleut, cela devient comme une toile cirée, et alors tout le sable est charrié par les pluies. L’AF3V, avec France Nature Environnement et le CEREMA, avait mesuré les pluies avant et après le contact avec le sol. C’est ce que l’on appelle la lixiviation. Avec un enrobé bitumineux, la composition de l’eau est la même avant et après. Avec un stabilisé, les polluants sont charriés par les eaux de pluie, qui vont ruisseler dans les rivières notamment. On note également que la production d’enrobé émet deux fois moins de gaz à effet de serre que le sable stabilisé (moins de 4 kg eq CO2/m2 contre 8 kg pour le sable stabilisé, source CEREMA, NDLR).
Dire qu’une voie verte en stabilisé est plus « écolo » serait donc fallacieux ?
C’est une information totalement mensongère. Déjà, dans l’enrobé, il n’y a pas de goudron. Effectivement, cela va à l’encontre des idées reçues. Mais un enrobé a une durée de vie de 30 ans, le double d’un stabilisé renforcé, et un coût deux fois moins important. Donc l’impact environnemental est incomparable à long terme. On évoque souvent l’imperméabilisation limitée de l’enrobé. Avec une expérience, on a relevé un coefficient de 0,85 pour un stabilisé, et de 0,95 pour un enrobé. Les deux sont donc finalement plus proches qu’on ne le pense.
Pourquoi l’enrobé est-il donc si mal vu ?
Il est mal vu par certains publics. Les cavaliers et les marcheurs y sont souvent opposés. Mais pour une ouverture des pratiques, c’est l’enrobé qui est le grand gagnant. Les PMR (personnes à mobilité réduite), on y pense assez peu. Mais allez les faire rouler sur un stabilisé mouillé… Avec un enrobé, c’est parfait pour eux, même en autonomie pour ceux qui le peuvent. Le côté noir de l’enrobé est parfois mal vu également. Mais il s’éclaircit rapidement avec le soleil et devient plutôt gris. Quand il y a un bel aménagement autour, et des arbres plantés, on a des voies très jolies, comme dans les boucles de la Seine, en Seine-Maritime par exemple. Ce qui m’étonne, c’est de ne voir personne monter au créneau quand on agrandit la surface de parking d’un supermarché. Globalement, ceux qui défendent le stabilisé ne connaissent pas bien le sujet.
Le report modal, souvent avancé par les associations écologiques, est-il possible dans des zones rurales ?
Bien sûr qu’il y a des demandes dans les zones rurales. C’est d’ailleurs dans ces zones qu’on manque le plus d’aménagements. Près de Chambéry, la pose d’un enrobé a multiplié par cinq les déplacements à vélo. Les gens savent que par tous les temps, ils peuvent rouler sur cette voie en sécurité. Dans le pays de Bray, il n’y a pas que des touristes qui prennent la voie verte non plus. Tous ces gens qui prennent leur vélo au lieu de leur voiture, c’est aussi bénéfique pour tous.
Quel calendrier ?
Toujours impraticable après les travaux d’élagage, le tronçon de voie verte doit être refait « pour les beaux jours » indiquait le Département courant février. Mais en ce début mars, la décision de faire une voie en enrobé ou en stabilisé n’a toujours pas été choisie. Difficile d’y voir très clair pour l’heure, tandis que plusieurs évènements comme la Mad Jacques ou le rallye de Courcerault sont programmés sur cette même voie. Poser un enrobé sur 30 km d’ici l’été reste néanmoins encore possible… si la décision est prise rapidement.
Un système à deux bandes de revêtement ne serait-il pas une bonne solution ?
C’est possible pour concilier toutes les pratiques. Dans le Calvados, près de Pont-L’Évêque, c’est ce qu’ils ont fait. Ils ont fait une bande d’enrobée et une bande enherbée, notamment pour les cavaliers et les marcheurs. Car il faut le savoir : les pieds des chevaux défoncent les stabilisés. Pour eux, il faut plutôt garder de l’herbe.
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